L'Optimist

Quel grand champion n'est pas passé par la case "Optimist" quand il était petit ?

Fiche technique
Longueur 2,34 m
Largeur 1,20 m
Poids de 35 à 45 kg
Tirant d'eau 0,78 m
Hauteur du mât 2,35 m
Surface de la voile 3,60 m²
Architecte Clark Mills (1947)

De fait, l'Optimist est le dériveur d'apprentissage par excellence pour les enfants : on en trouve dans n'importe quelle école de voile !

C'est un bateau assez simple, léger, peu cher, et solide dans sa version école de voile : il est parfait pour débuter la voile. Il s'adresse surtout aux enfants de 7-8 ans à 14-15 ans. Mais on peut débuter l'Optimist dès que l'on sait nager, et continuer jusqu'à 80 ans (on se sentira juste un peu à l'étroit...).

L'Optimist

Optimist

Caractéristiques techniques

La coque

L'Optimist se démarque largement des autres dériveurs simples par sa coque, de forme rectangulaire (un peu comme une boite à chaussures !). Son fond est pratiquement plat, et l'avant ne se termine pas, comme sur les autres dériveurs, en une pointe (comme pour fendre l'eau), mais par une plaque droite (tout ce qu'il y a de moins hydrodynamique, pourrait-on dire...).

Cette coque est un véritable avantage : c'est elle qui est à l'origine de la très grande stabilité du bateau. C'est en partie pour cela que l'Optimist est tant répandu : il ne se retourne pas facilement, et est donc idéal pour l'apprentissage. Cependant, cette coque a aussi ses inconvénients. Par exemple, l'avant de la coque a tendance à arrêter net le bateau dans les vagues, si elles ne sont pas prises correctement.

La coque de l'Optimist a aussi une autre spécificité : elle peut être fabriquée dans des matériaux très différents. Ainsi, il existe des Optimists en GRP (l'abréviation anglaise qui désigne de la résine polyester renforcé de fibre de verre), en polyéthylène (matériau souple mais très solide), et même en bois ou en aluminium ! Bien évidemment, chaque matériau est lié à une utilisation différente : les écoles de voile veulent des bateaux solides et préfèrent donc le polyéthylène ou l'aluminium, tandis que les régatiers ont besoin d'Optimists légers, donc construits en GRP ou en bois.

Petit inconvénient cependant : il suffit de quelques vagues pour remplir d'eau la coque... Et, avec sa forme, pas moyen de l'évacuer simplement : il ne peut pas y avoir de vide-vite (de toute façon, la vitesse du bateau serait insuffisante pour que ça marche dans la plupart des cas), et la coque est fermée à l'arrière. La seule solution reste alors l'écope (il vaut donc mieux toujours en avoir une à bord) : mais ce n'est pas toujours très amusant de passer son temps à vider l'eau... On peut cependant noter l'effort de certains constructeurs pour trouver des moyens d'évacuer l'eau : ainsi, on retrouve sur certains Optimists des "trous" sur le tableaux arrière, fermés par des clapets antiretour, et qui permettent donc à l'eau embarquée de sortir toute seule.

La voile

Là encore, l'Optimist se démarque largement des autres dériveurs : sa voile n'est pas triangulaire, mais trapézoïdale ! En effet, en plus du point d'amureAngle situé au niveau de la jointure entre le mât et la bôme pour la grand-voile., du point d'écouteAngle situé au bout de la bôme pour la grand-voile., et du point de drisseAngle situé en haut du mât pour la grand-voile. s'ajoute un quatrième point tenu par une livarde. Une livarde d'Optimist est une perche d'un peu plus de 2 mètres de long, dont une extrémité est fixée à la voile et l'autre au milieux du mât. Elle permet donc de tendre la voile de l'Optimist (qui est trapézoïdale, rappelons-le) : ainsi, le point tenu par la livarde se retrouve plus haut que mât !

Il existe aussi des voiles triangulaires : elles sont utilisées dans les écoles de voile pour rendre le bateau moins puissant lorsqu'il y a beaucoup de vent (on peut aussi obtenir une voile triangulaire à partir d'une voile standard en retirant la livarde et en accrochant convenablement le point de livarde).

Les appendices

La dérive de l'Optimist est une dérive sabre : c'est une simple planche que l'on peut retirer complètement. Tout comme la coque, elle peut être construite dans divers matériaux : bois, époxy... Il est est de même pour le safran.

Le safran de l'Optimist a aussi une autre spécificité : la plupart du temps, on ne peut pas le remonter, car il est directement fixé à la barre et il n'y a aucun système pour le faire pivoter. On ne peut donc pas le préparer avant de partir sur l'eau, puisque qu'il toucherait par terre. Il faut donc le fixer une fois l'Optimist dans l'eau. Mais la coque bouge alors beaucoup à cause des vagues, ce qui peut rendre la tâche difficile pour des enfants qui n'ont pas l'habitude (pas facile d'arriver à mettre les deux aiguillots dans les trous dans ces conditions). En plus, il faut amener l'Optimist dans suffisamment d'eau au départ, et veiller à ne pas arriver trop près de la plage sous peine de faire racler le safran... Bref, cet appendice ne rend pas les choses faciles pour l'apprentissage de la voile.

Différentes utilisations de l'Optimist

J'ai déjà évoqué le sujet à plusieurs reprises, mais je voudrait y revenir plus précisément puisque c'est une des principales caractéristiques du bateau : l'Optimist est à la fois un excellent support d'apprentissage et le dériveur le plus utilisé en compétition.

Ces deux utilisations, qui sont totalement opposées, expliquent les grandes différences de construction dont nous avons parlé, et nous permettent de distinguer deux types d'Optimists : l'Optimist école, et l'Optimist de compétition. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le public reste le même dans les deux cas : les enfants. Seulement, l'Optimist un excellent exemple des deux pratiques différentes qu'on retrouve en voile : la pratique de loisir (liée à l'apprentissage) et la pratique compétitive.

Le support parfait pour l'apprentissage de la voile

Le principal atout de l'Optimist, pour les écoles de voile, c'est son prix (à partir de 1200€ pour les moins chers). Mais sa très grande stabilité, liée à la forme de sa coque, est aussi un atout majeur : l'Optimist peut naviguer dans de bonnes conditions de sécurité même par vent fort. Enfin, il ne faut pas oublier sa grande simplicité : on place le mât, on tend la livarde, on met la bôme et le bateau est quasiment prêt à naviguer ! Tous ces atouts, qui ont su combler les écoles de voile, ont permit à l'Optimist de se tailler une place de choix parmi les supports d'apprentissage : aujourd'hui, on peut dire sans exagérer que tout enfant qui souhaite découvrir le dériveur va commencer par l'Optimist. Et malgré l'offensive de nouveaux petits dériveurs (Open Bic, ...) qui tentent de le détrôner, l'Optimist reste et restera surement dans les années à venir le solitaire de référence pour les jeunes de moins de 14 ans. Sûrement d'ailleurs à cause de son énorme diffusion partout dans le monde qui rend le marché de l'occasion bien fournit et permet une formation unique (même support quelle que soit l'école de voile).

Concernant le bateau lui-même, l'« Optimist école » a quelques particularités. De part sa vocation, comme on l'a déjà vu, il a besoin d'être solide : certains matériaux (polyéthylène, l'aluminium) sont privilégiés pour la coque. Le poids devient donc un élément secondaire (on ne recherche pas la vitesse), même s'il ne faut pas l'oublier : l'Optimist doit être facilement transportable par les jeunes. De même, pour les voiles, les tissus résistants sont privilégiés aux tissus performants. Il faut aussi que l'Optimist soit fonctionnel : les réglages sont simplifiés et réduits (par exemple avec la suppression des garcettes qui tiennent la voile au mât et apparition d'un fourrreau en remplacement).

La pratique compétitive

En plus d'être un parfait support d'apprentissage, l'Optimist est aussi un bateau très présent en compétition. De part sa très grande diffusion, l'Optimist rassemble un très grand nombre de coureurs, âgés de 8 à 14 : il y a donc nécessairement un niveau très élevé en compétition.

L'Optimist est le bateau parfait pour apprendre à régater : c'est un support lent, qui demande donc d'être à la fois très technique (pour arriver à gagner un peu de vitesse par rapport aux autres) et de savoir bien tactiquer. C'est donc un bateau très complet, et c'est ce qui explique que tant de champions en aient fait dans leur jeunesse. C'est un excellent tremplin pour poursuivre en Laser, mais l'Optimist donne aussi les bases pour continuer en 420 ou même sur un quillard (même si le jeune devra s'habituer à "travailler" en équipe, ce qui n'est pas toujours évident). On peut cependant regretter la politique de résultats de certains entraîneurs ou clubs qui poussent souvent un peu trop leurs coureurs, jusqu'à les "dégoutter" de la voile : en effet, quand on compare le nombre de coureurs en Optimist et le nombre de coureurs dans les séries qui suivent (420 et Laser principalement), on se rend vite compte que beaucoup de jeunes abandonnent la compétition. Cela est aussi dû au niveau très élevé (pour les moins bons, le fait de ne jamais arriver à faire un résultat correct peut les décourager et les pousser à abandonner) et à l'âge des pratiquants : à 8 ans, on fait souvent de la compétition parce que nos parents le veulent et non pas par choix.

À propos du bateau lui-même, on peut résumer ce qu'on a à dire en deux mots : monotypie et performance. L'Optimist est donc un monotype : tous les bateaux sont construits selon un même modèle. Cela permet d'avoir des bateaux identiques (à quelque chose près, car il existe des tolérances pour chaque mesure) et donc de courir à armes égales avec les autres (d'ailleurs, vous aurez tous remarqué que l'Optimist est un support mixte, qui permet aux filles et aux garçons de s'affronter sans réel désavantage pour qui que ce soit). Les Optimists de compétitions se distinguent des Optimists-école par leur performance : tout est fait pour augmenter la vitesse, au détriment de la solidité. Ainsi, les coques sont construites avec des matériaux plus légers (GRP, bois) et les voiles sont découpées dans des tissus plus performants (les coureurs doivent d'ailleurs remplacer leur voile régulièrement, car elle devient moins rigide – donc moins performante – avec le temps). Autre différence : les caissons qui permettent la flottabilité du bateau sont remplacés par des coussins remplis d'air, plus légers. Ces Optimists disposent aussi de plus de réglages : par exemple, la voile est reliée au mât et à la bôme par plusieurs dizaines de garcettes.

Liens externes

Je vous propose ici quelques liens externes, pour que vous puissiez en apprendre un peu plus sur l'Optimist et trouver des informations plus techniques.

Associations de classe

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